Lorsque votre jardin est important (> 10 ares), cette technique s’avère la plus adaptée.

Lorsque votre jardin est important (> 10 ares), cette technique s’avère la plus adaptée. Le tas est la forme la plus simple du compostage, celle qui se rapproche le plus de la Nature.

Vous pouvez monter un tas et l’alimenter ensuite avec des apports quotidiens. Mais vous pouvez aussi le combiner avec un fût, utilisés pour les déchets organiques quotidiens et placé par exemple près de la cuisine.

La technique en tas est celle qui demande le moins d’aménagement.

Mais vu le volume, c’est celle qui demande le plus d’effort physique.

L’aspect général du tas

Le tas doit être monté en forme tratézoïdale. Il aura 1.5-2.2 m de côté, 1-1.5 m de haut (trop haut, il sera difficile à retourner à la fourche). Votre tas devra avoir minimum 2-3 m3 pour que la température monte bien et pour qu’il résiste aux conditions extérieures, la matière n’étant pas “protégée” contrairement aux autres systèmes.

Si vous avez beaucoup de matière, il est intéressant de le faire en andain.

Tas en forme trapézoïdale
Tas disposé en andain

L’aspect général du tas n’est pas toujours très “beau,” si vous risquez des problèmes de voisinage, placez-le à l’abri des regards. Le recouvrir d’un plastique troué, de géotextile, de paille ou de feuilles peut améliorer l’aspect visuel et limite le lessivage.

L’installation

Le tas sera placé dans un endroit ombragé. Si son aspect n’est pas toujours très esthétique, néanmoins il ne doit pas ressembler à une décharge à ciel ouvert ! Pour évitez d’éventuels désagréments avec les voisins, essayez de le disposer à l’abri des regards. (Par exemple le long d’une haie d’arbres indigènes tels que sureaux, noisetiers, charmes,…)

Lorsque vous choisissez votre emplacement, pensez à réserver à l’avance l’espace nécessaire à son retournement (voir plus loin) !

Le tas doit être monté en forme de cône ou en forme tratézoïdale. Il aura 1.5-2 m de côté, 1-1.5 m de haut (trop haut, il sera difficile à alimenter et à retourner à la fourche). Votre tas devra avoir minimum 2-3 m³ pour que la température monte bien.

Le tas sera monté sur le sol grossièrement travaillé ou tout au moins dégagé des éventuelles grosses pierres et vieilles racines. Ne faites pas de trou dans le sol pour y entasser vos matières organiques! Le jus du compost risque de stagner dans ce trou, une fermentation anaérobique va s’installer et des odeurs vont se dégager de votre tas !

Placez un paillage ou du fin branchage sur le sol avant de démarrer et entassez vos déchets organiques dessus.

Et les petits prédateurs comme les taupes, mulots, musaraignes ? Si le tas est homogène, suffisamment humide et chaud, que les déchets de cuisine ne sont pas jetés sur le dessus, vous aurez peu ou pas de rongeurs dans votre tas.

Eviter de placez un treillis sur le sol comme dans les autres techniques. Le tas n’étant pas protégé, cela n’arrêtera pas les petits animaux et sera plutôt gênant pour les retournements futurs …

Sachez que les hérissons, musaraignes et sans une moindre mesure le mulot, sont insectivores et mangent les petits invertébrés. Donc vous débarrassent des limaces et limaçons du jardin… Campagnols et loir par contre apprécient les jeunes légumes, bulbes, racines…

Placer pour finir votre couverture (voir ci-après).

Les paramètres

L’aération

Elle est bien évidement très importante. Elle sera assurée par les matières structurantes et les retournements. Le tas étant volumineux, pour avoir une bonne aération, la composante carbonée est très importante, ne la négligez pas.

  • Une couche de broyat avant de monter le tas empêchera la putréfaction du fond du tas
  • Et une bonne composition en matériaux structurant laissera passer l’air dans tout le tas
  • Les retournements à la ‘fourche légère’ entretiendront cette aération. En effet, certaines parties se tassant plus, il se crée des zones plus humides et anaérobioses

Le retournement homogénéisera ces parties qui se composent moins bien et les matières structurantes réguleront de nouveau l’aération.

Deux à trois retournement sur 9 mois à un an suffisent.

Pour plus d’info, voir : La tige aératrice

L’humidité

L’eau sera apportée par les éléments humides incorporés (importance ici des matières azotées), ainsi que par l’arrosage. Vous rectifierez si nécessaire la présence d’eau au moment de l’apport de déchets et particulièrement lors des retournements. C’est le moment idéal pour vérifier l’humidité.

Si vous montez le tas en une fois, arrosez tous les 20 cm (environ 1-2 arrosoir pour 1 m2).

Vous vérifierez de temps à autre l’humidité du tas en y enfonçant une tige métallique ou par le test de la poignée (prenez dans ce cas précautionnement un échantillon en profondeur dans le tas et pas en surface !).

Si le tas est couvert (conseillé mais pas indispensable), il n’y aura que peu de dessèchement par ventilation.

Le surplus d’eau sera évacué par gravité dans le sol.

Pour plus d’info, voir L’humidité

Le rapport Carbone/Azote

Très important !

Il ne suffit pas de mettre nos déchets ménagers dans un tas pour que cela fonctionne. Un bon rapport Carbone/Azote est de 20-30. Or les déchets organiques ménagers ont une tendance à être riches en azote.

Si vous montez un tas en une fois, vous apporterez les matières necessaires afin d’avoir un bon équilibre C/N.

Afin de garder un bon équilibre C/N lors de vos apport régulier de déchets de cuisine, gardez donc une réserve de matière riche en carbone à côté de votre tas (feuilles mortes, broyat,…). Quand vous mettez des déchets organiques ménagers (riches en azote), incorporer la même quantité de matière carbonée afin d’avoir un bon rapport C/N.

Les déchets de jardin ligneux (fleurs avec tiges, plants de haricots ou de tomates,…) sont assez équilibrés en C/N. Les tailles de haies (broyées) sont également un très bon apport au compost. Ces matériaux possèdent des feuilles à tendance azotée et des tiges à tendance carbonée.

Pour plus d’info, voir Le rapport C/N

Une bonne gestion

Comme pour le silo, 2 gestions peuvent être envisagées :

  1. Le tas peut être monté en une fois. Vous récoltez 1 m3 de matières (avec un bon équilibre C/N), vous mélangez bien pour avoir une bonne aération et vous montez le tas. L’avantage de cette technique est que la montée de température sera plus importante et plus longue.
    Cette technique sera utilisée si une quantité de déchets est importante à une certaine période (par exemple lors de la taille des haies, ces matériaux ayant un excellent équilibre C/N).
  2. Le tas est monté par de petits apports réguliers. Géré comme dans un silo ou un fût, il faudra alors veiller à l’apport de matière carbonée et mélanger de temps en temps. La montée de température sera moins importante.

Il est bien entendu important de respecter les trois paramètres du compostage: rapport C/N, humidité, aération.

Pour éviter les odeurs et les prédateurs (mouchettes, rats, souris,…) il faudra toujours couvrir le dernier apport de matières organiques venant de la cuisine par une couche de carboné (feuilles, broyat,…).

Couvrir le compost

Nous conseillons de placer une couverture sur le tas car elle réduit le dessèchement, limite le lessivage par la pluie et garde la chaleur. Elle sera composée de paille, de broyat ou de feuilles mortes.

Lors d’un apport important de matière, la couverture permet à la température de monter plus vite et plus fort. Une couche de couleur foncée absorbe la chaleur du soleil et apportera quelques calories.

Elle dissuade aussi les oiseaux à venir retourner le dessus du tas.

Cette couverture peut également être réalisée avec un plastic troué, un géotextile ou une bâche en nylon tressé,… Attention, ne placer pas une couverture imperméable qui étouffera le compost et provoquera une mauvaise décomposition accompagnée d’odeurs désagréables.

Remarque : la toile de jute a pour effet de pomper l’eau du tas par sa face intérieure et de la faire s’évaporer à sa surface extérieure, évitez donc de l’utiliser comme couverture…

Le retournement

Le retournement est important. Il se fera avec la technique dite ‘de la fourche légère’. Le premier retournement se fera environ après 1 mois, le deuxième environ après 3 mois, le dernier (normalement le dernier…) après six mois. Si vous avez du temps à consacrer à votre compost, retournez-le tous 1 ou 2 mois. Il sera toujours bien aéré et sera plus vite décomposé.

Le retournement se fera à coté du tas. La surface de réception pourra éventuellement être légèrement travaillée avant. Dans le cas d’un tas en andain, refaites un tas à côté, parallèlement au premier ou, plus pratique et prenant moins de place, retournez le tas dans son alignement d’origine.

Dans tous les cas, mettez les matières les plus fraîches et les couches périphériques dans le fond et à l’intérieur du nouveau tas pour qu’elles puissent subir elles aussi une bonne décomposition. Recouvrez !

Le processus est fini !

Si la température monte bien (50-70°C voir plus), le processus complet dure environ de 6 mois à 9 mois. Mais laissez-le se faire sur 1 an. Du compost mi-mûre étalé sur le potager peut empêcher la germination et n’est pas toujours apprécié de certains légumes !

Il faut maintenant récupérer le compost mûr.

La technique la plus aisée est la suivante :

Placez éventuellement une bâche au sol à coté du tas. Retirez les parties extérieures (généralement moins compostées) et placez-les de côté. Dans la partie intérieure, récupérez le compost mi-mûr ou mûr et mettez-le à sécher. S’il en reste, retirer les brindilles du fond ou réaérez-les si vous refaites le tas à cet endroit. Rechargez éventuellement cette couche de broyat ou de brindilles, ensuite remettez le compost non fini, terminez par la couverture. Et voila…

Le compost obtenu peut éventuellement être humide, mettez-le dans ce cas à sécher en le couvrant d’une bâche pour éviter son lessivage par la pluie. Si vous avez l’occasion en journée, retirez la bâche pour activer l’évaporation et retournez-le de temps en temps. Une fois l’excédent d’eau éliminé, tamisez le compost; les gros morceaux pourront être remis au compostage. Étendez-le dès que possible sur les surfaces désirées.

Le compost mûr peut être gardé plusieurs années, mais il perd évidement de ses propriétés au cours du temps. Les micro-organismes quittant cet élément favorable dans lequel la nourriture va se raréfié et la biochimie naturelle du compost aura tendance à le minéraliser. Nous conseillons de l’utiliser au plus vite, dans les six mois de préférence.

Les techniques

Quelle technique utiliser ? On vous explique comment choisir…

Le processus de compostage ?

Comment çà marche ? Comment la matière se transforme ?
On vous dit tout…

Comment utiliser le compost ?

Au potager, au jardin, dans une jardinière ? Comment et quelle quantité de compost…